Incertitudes et toujours le manque de volonté politique

Publié le par Grand Beau et Riche Pays

L' INSTITUT DE RECHERCHE EN DROITS HUMAINS (IRDH) a fait un APPEL A CONTRIBUTION pour l' ANALYSE DE L’INCIDENCE DU PROCESSUS DE DEMEMBREMENT SUR LE PROCESSUS ELECTORAL DE LA RDC

Mon opinion est qu’ il ne faut pas sacrifier les électeurs aux élus et aux techniques électorales.

Aucune élection ne peut être organisée sur base de listes électorales qui ne sont pas remises à jour. Les enrôlements par la CENI datent de 2011, avec deux incidences:

- les nouveaux majeurs de 18 ans, sont exclus du vote qui leur est garanti par la constitution et la loi électorale. Si on se réfère aux effectifs des Examens d’ Etat, ils seraient, pour les 4 années échues, près de 4.000.000. C’ est un cas d’ inconstitutionnalité évident. A croire que tous les acteurs, même les ONG violent intentionnellement la loi suprême et les droits fondamentaux. Ceci sans parler des risques d’ émeutes lorsque ces exclus en prendront conscience.

- même pour les majeurs inscrits de 2011, nombreux ont, en quatre ans, changé de domicile et de circonscription électorale et ne pourraient voter qu’ en retournant au lieu de leur inscription. Ce rattachement au bureau de vote est de plus en plus impératif lorsqu’ on passe des élections provinciales aux locales.

EN CLAIR: on assiste à une parodie de droit de vote.

Pour ce qui est du démembrement, la question est toujours la même.

Le pays est en construction et la priorité doit aller aux réformes durables et à leur consolidation. On a privilégié les élections présidentielles et nationales, alors que l’ apprentissage de la démocratie devait se faire “ à proximité”, par des élections locales et municipales, voire provinciales.

L’ enjeu du rapprochement des gouvernants avec des gouvernés est la visibilité de leurs personnalités, programmes et réalisations pour pouvoir rendre compte. Cela implique l’ existence de communautés territoriales où sont réellement rattachés les électeurs et les futurs élus. Cette donnée fondamentale de la géographie n’ est pas réalisée avec la survenance brutale de nouvelles entités administratives. Un simple exemple pour le Katanga: comment peut-on penser que des politiciens, depuis toujours, basés à Lubumbashi, vont soudainement s’ imprégner dans la vie de l’ arrière-pays, d’ autant qu’ ils ne pourront pas couper les ponts avec Lubumbashi où ils sont confortablement logés avec femme et enfants aux études.

Il ne faut pas non plus oublier que les nouvelles entités sont autonomes avec dés exécutifs encadrés par une chambre délibérante provinciale, municipale ou locale. Mais cela n’ a pas été préparé depuis 2007. Les gouverneurs de province ont agi comme des potentats qui s’ affranchissaient aussi bien de leurs assemblées provinciales que des autorités territoriales subalternes qui vont émerger à l’ autonomie.

Ceci pour dire que la “volonté politique” et la légalité “provinciale” et “locale” ont également manqué et hypothèquent le démembrement.

Yabili

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