30 Juin: " de fête" ou "défaite"?

Publié le par Grand Beau et Riche Pays

Posté le mardi 1 juillet 2008 http://congoreading.blogspot.com/2008/07/30-juin-de-fte-ou-dfaite.html

Le territoire acquis en 1885 à la Conférence de Berlin " à condition de son occupation effective". Léopold II profitera de cette imprécision pour son élargissement.

 

La soirée du 30 juin a été ponctuée des explosions d' un interminable feu d' artifice. Signes évidents des jeux de Cirque et de l' avènement de nouveaux riches. Mais pour célébrer quoi, au juste? La dernière journée du mois de juin était-elle "de fête "? ou "défaite"? La presse verse dans le congolo-pessimisme. La date est douloureuse, à l' oeil, comme la cicatrice de la grave blessure causée par la faillite et la catastrophe nationales. Comme à la suite d' un accident idiot, qui aurait pu être évité.  

Etait-ce obligé? On peut on lire sur http://dictionnaire.sensagent.com/F%C3%AAte%20Nationale/fr-fr/ que " la fête nationale, peut commémore un événement historique, politique ou culturel lié à l'histoire de l'État. Dans la majorité des pays, il marque la naissance de la nation : indépendance comme aux États-Unis, émancipation vis-à-vis du souverain comme en France, adoption d'une constitution comme en Turquie... Dans quelques autres, il est lié à la personnalité du souverain auquel la nation s'identifie : anniversaire comme aux Pays-Bas ou au Luxembourg, date de la prestation de serment du premier souverain comme en Belgique... La plupart des pays ont adopté une telle tradition et soulignent cette fête par des célébrations diverses : défilés militaires, feux d'artifice, allocutions des dirigeants politiques... C'est généralement un jour férié, chômé et payé. Il fait partie des symboles de souveraineté nationale". Mobutu avait mis le 30 juin entre parenthèses, et le Rwanda essaie de ravir le 1er juillet évocateur de la libération des Hutus, pour le 4 juillet en faveur des Tutsis survivants du génocide... 

Objectivement, on devrait pouvoir commémorer la naissance d' une " jeune Nation" en ce dernier jour du premier semestre de 1960. Mais ce Congo-là de 2,5 millions de KM carrés, existait déjà. La Conférence de Berlin réunie du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 avait reconnu l' Association Internationale du Congo, comme une colonie internationale. Le 29 mai, Léopold II changea le nom de l' Association en " Etat Indépendant du Congo" (EIC). Mais c' est un anglais, Sir Francis de Winton, le premier administrateur général de la colonie, qui proclama la fondation de l' EIC, le 1er juillet 1885. Il le fit sur la terre congolaise, à Vivi, la première capitale du nouveau pays, à 150 Km de la côte Atlantique. D' où le difficile sevrage des Congolais devenus indépendants. Comment à la fois se réclamer de l' héritage d' un sous-continent gorgé de richesses naturelles, sans en honorer le créateur? Léopold II portait également la couronne belge? Des fantômes léopoldiens n' ont pas été exorcisés, au contraire du Congo français qui a transféré dernièrement les reliques de Savorgnan de Brazza dans un mausolée et dont la capitale s' appelle toujours et sans complexe: Brazzaville. A Kinshasa, le conflit psychique a la profondeur des subconscients. La date du 30 juin ne provenait pas d' un acte de libération. Elle avait été choisie et acceptée en fonction du calendrier colonial belge! A l' époque, le 1er juillet de chaque année, commémorait l' Anniversaire de la Proclamation de la Fondation de la colonie en 1885. Jour férié, cérémonies officielles, hymne Te Deum dans les églises catholiques, drapeaux sur les bâtiments et sur les bateaux-vapeurs publiques. Autrement dit, l' année coloniale allait du 1er juillet au 30 juin de chaque année. Et le 30 juin 1960 aura été le jour de l' échéance du cycle annuel de la Colonie. Ce qui est différent de l' Indépendance, conçue comme un "nouveau départ".

Il reste la proclamation de l' Indépendance. Voici 100 exactement, la Belgique avait hérité de l' Etat Indépendant du Congo, ce qui donnait lieu à un autre jour férié chaque 18 octobre. Actuellement, il y a presque autant de durée de la colonisation belge ( 1908-1960 ou 52 ans) que de l' Indépendance congolaise ( 1960-2008 ou 48 ans). En 1960, le pari de l' accession du Pays à la souveraineté internationale n' était pas de changer la pigmentation de la peau de ses dirigeants, qui serait passée du blanc au noir. Mais de mettre à profit l' auto-détermination pour que les Congolais, eux-mêmes et directement, réalisent mieux et plus rapidement le développement du Pays et de ses habitants. Le première partie du siècle avait vu l' émergence d' un Pays avec son lent développement et l' enrichissement à la fois de la Belgique et du Congo Belge. Mais la seconde partie de ce siècle aura été une période de la destruction de l' héritage colonial et de l' absence et de l' échec de la gouvernance par les Nationaux. Ce constat fait l' unanimité. Au point d' entendre de partout que " nous ne verrons pas le redressement de ce Pays! et même pas nos propres enfants". Des experts évaluent qu' il faudrait 60 à 80 années pour retrouver les paramètres de croissance au 30 juin 1960, et pour autant qu' on s' y mette maintenant et qu' on maintienne le souffle de la bonne gouvernance. Mobutu l' avait-il pressenti, lui qui avait fait du 30 juin une " journée de réflexion et de méditation"? On ne peut se réjouir sur le deuil des libertés et du développement, sur la honte de l' incapacité à assumer l' Indépendance. On n'est pas même capable de disposer de passeports pour les Nationaux. La fête nationale mérite d’ être une vraie fête. Donc, une autre date.
 



 
Annulation de la fête de l’indépendance au Rwanda

Afrik.com Le gouvernement rwandais a décidé d’annuler toutes les festivités prévues pour marquer le 1er juillet, la fête de l’indépendance du Rwanda, pour organiser d’autres activités de célébration à l’occasion du 14ème anniversaire de la fête de libération, marquant l’arrêt du génocide, le 04 juillet 1994, rapporte Panapress. Cette décision du gouvernement intervient alors que certains analystes déplorent le fait que l’indépendance du Rwanda en 1962 avait été qualifiée comme un des événements ayant déclenché la révolte des communautés hutus contre la monarchie dominée à l’époque par les Tutsis dans ce petit pays d’Afrique centrale. (Vendredi 27 Juin - 19:17)

Mensonge politique et 48 ans de fronts courbés

http://www.lepotentiel.com/afficher_article.php?id_edition=&id_article=66642 « Debout Congolais ». C’est l’hymne national. 48 ans plus tard, pouvons-nous, nous Congolais, nous regarder dans les yeux et dire que nous avions pris le bel élan ? ... Triste bilan. C’est honnêtement la déchéance de l’ex-Congo-Belge et l’indigence des 85% de la population. A contrario, l’indépendance a créé ex nihilo deux tribus. La première constituée de politiciens qui s’empareront des richesses du patrimoine national. La seconde truffée de naïfs condamnés à subir et à gémir.

Le gouvernement « parallèle » pose problème

 

http://www.lepotentiel.com/afficher_article.php?id_article=66644&id_edition=4372 LePotentiel Me She Okitundu, sénateur de l’AMP, Me Nyarugabo, sénateur issu de l’Opposition, et Valentin Mubake, haut cadre de l’UDPS, ont longuement épilogué sur les antennes de Radio France Internationale (RFI) pour s' accorder sur un point : l’immobilisme du gouvernement pourrait être préjudiciable au processus politique actuel. Il existerait un « gouvernement parallèle » au niveau de la présidence de la République. Des conseillers de la République qui outrepasseraient leurs fonctions jusqu’à chercher à « doubler » les ministres. Des « doublons » qui provoquent justement ce « chevauchement » à la base du dysfonctionnement des institutions nationales. Et plus particulièrement de l’institution gouvernement.

Jamais à court d’inspiration : Kengo lance son ballon d’essai

http://www.digitalcongo.net/article/52197 Mankenda Voka/L’Observateur Discret comme on le connaît, Kengo s’offre, comme tout le monde a pu se rendre compte, la couverture de Jeune Afrique n°2476 du 22 au 28 juin 2008. Non pas pour se faire mieux connaître, mais, certainement, pour faire pas­ser un message. Son son dia­gnostic: le ver est dans le fruit. Autrement dit, quoi qu’il fasse, le pouvoir en place est mortel­lement rongé de l’intérieur. En d’autres termes, il faut s’atten­dre à ce que ce gouvernement qui ne saurait aller jusqu’à son terme, aligne des maladresses et des contre-performances qui vont le conduire jusqu’au coma.

La question de la rupture de stock des passeports ordinaires

LePotentiel http://www.lepotentiel.com/afficher_article.php?id_article=66643&id_edition=4372
Depuis bientôt une année, beaucoup de Congolais ne savent pas sortir du pays par manque de passeport ordinaire. Comment un gouvernement peut-il trouver normal que la population soit privée de passeports pendant plus d’une année et dormir sur ses lauriers ? C’est qu’il se pose un réel problème de la gestion du patrimoine de l’Etat.

A chaque Ministre Congolais, son mundele !

 
Kakume Matha, BeniLuberoOnline http://www.congoforum.be/fr/analysedetail.asp?subitem=&id=145325&analyse=selected

Une caractéristique du gouvernement de la troisième république c’est que chaque ministre n’ inaugure rien sans se faire accompagner par un sujet blanc, un jaune, ou au moins un mulâtre expatrié, au point que les congolais se demandent qui est le vrai ministre entre le congolais et le blanc, le jaune, le mulâtre, l'arabe ! La grogne des occidentaux vis-à-vis des contrats chinois a obligé le gouvernement congolais à dévoiler quelques aspects des contrats sino-congolais. Mais le peuple ne sait rien de contrats Belgo-congolais, Franco-congolais, Anglo-congolais, Américano-congolais, Arabo-congolais, Rwando-congolais, Angola-congolais, et j’en passe. Ce que le peuple sait, c' est que les ministres congolais ne font aucune sortie médiatique sans les sieurs de ces pays.

"Si les Africains veulent la démocratie, c'est à eux d'en payer le prix"

Courrier International Propos de Achille Mbembe, recueillis par Pierre Cherruau
http://www.courrierinternational.com/article.asp?prec=0,4598&page=1&obj_id=86998

Les pays qui possèdent d'importantes ressources en matières premières sont condamnés à rester à la traîne de la démocratisation, tant que la logique de l'extraction et de la prédation qui caractérise l'économie politique des matières premières en Afrique n'est pas brisée. ( Néanmoins) , il y a (actuellement en Afrique) un désir manifeste de liberté et de bien-être. Mais ce désir peine à trouver un langage, des pratiques effectives, et surtout une traduction dans une culture politique neuve où le pouvoir n'est pas un jeu à somme nulle. Les obstacles sont donc nombreux. Un certain imaginaire du pouvoir et de la vie. Mais aussi la brutalité des contraintes économiques dont les pays africains ont fait l'expérience au cours du dernier quart du XXe siècle et leur incapacité à sortir du cycle de l'extraction et de la prédation. A cela s'ajoute la grande diffraction sociale qui a commencé au milieu des années 1980 et qui a conduit à peu près partout à une "informalisation" des rapports sociaux et économiques, à une fragmentation sans précédent du champ des règles et des normes et à un processus de désinstitutionnalisation qui n'a pas épargné l'Etat lui-même. A son tour, cette diffraction a provoqué un mouvement de défection de la part de nombreux acteurs sociaux, ouvrant dès lors la voie à de nouvelles formes de lutte sociale centrées sur l'accès aux ressources.

Aujourd'hui, le bidonville est devenu le lieu névralgique de ces formes d'affrontements sociaux et politiques qui combinent des éléments de la lutte des classes, de la lutte des races et des ethnies, et des millénarismes religieux. Il faut craindre que cette violence sans projet ne se généralise. Elle provoquerait en retour le raidissement d'un Etat qui, bien qu'illégitime, bénéficie du soutien d'une classe qui en a fait l'instrument de son enrichissement personnel. Quitte à détruire l'Etat, l'économie et les institutions, cette classe est prête à tout pour conserver le pouvoir, la politique n'étant à ses yeux qu'une manière de conduire la guerre civile par d'autres moyens. La réflexion devrait donc, à mon avis, porter sur ces tendances lourdes, qui sont nourries par les structures historiques de la violence et de la prédation que favorisent les politiques néolibérales.
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