1er août ou " je suis un homme"?

01 Août 2009 RadioOkapi    Un engouement particulier a été constaté  dans les cimetières.Non que les gens sont allés enterrer leurs proches, mais se souvenir des leurs et se recueillir sur leurs tombes à l’occasion de la commémoration de la journée nationale dédiée non seulement aux parents, mais aussi aux morts.  

Il y a de quoi vomir. On ne respecte plus les morts et les enterrements, funérailles et deuils sont devenus des occasions de manifestations et de réjouissances sauvages. Les cimetières sont des décharges pour cercueils; les tombes sont profanées.

On oublie ainsi que le 1er août est une invention de Mobutu et un des symboles des impositions arbitraires de la dictature et de la perversion à. Il s' agit d' une parodie de la Toussaint, après la personnalisation du régime et la persécution de l' Eglise.

Le 20 janvier 1972, l'hebdomadaire catholique «Afrique Chrétienne» avait été suspendu pour six mois pour avoir critiqué la politique de l'Authenticité. Le 24 janvier 1972, le Bureau politique du MPR avait déchu le Cardinal Malula, «Archevêque Renégat», de l'Ordre National du Léopard et ordonné son expulsion de sa résidence qui a été remise à la JMPR; le Grand Séminaire Jean XXIII a été  fermé. Des crucifix furent brisés et brûlés; des statues et des images des saintes,détruites et des églises profanées. Malula va s' exiler à Rome du 11 février au 28 juin 1972). Mobutu annonce que « désormais, on ne priera plus pour moi dans les églises de Kinshasa».

Entre 1972 et 1974 le MPR avait interdit les prénoms chrétiens, les cours de religion et les crucifix dans les écoles, et supprimé tous les jours fériés légaux chrétiens: lundis de Pâques et de la Pentecôte, le jeudi de l' Ascension, l' Assomption du 15 août, la Toussaint du 1er novembre et même Noël du 25 décembre. Mobutu remplaça cela par son propre anniversaire qui était devenu la fête de la jeunesse. La Toussaint fut avancée au 1er août comme fête des parents et des morts. Le 1er août est une fête profane, factice, celle da

Le conflit entre l' Eglise et Mobutu a culminé avec la lettre pastorale de Mgr Kabanga  "Je suis un homme", Lubumbashi, 1976. Le prélat écrivait " ... nous assistons de nos jours à l’envahissement de toutes sortes de maux dans notre société. La misère s’installe dans les zones avec tout ce qui l’accompagne : la faim, le chômage, la sous alimentation, la mortalité infantile et surtout la corruption et la dégradation des mœurs. On ne réagit plus devant la misère, la corruption à tous les niveaux, l’exploitation éhontée des pauvres, la cupidité des riches et la dégradation de chaque personne humaine. "