La saleté entretenue pour qu' elle rapporte

Publié le par Grand Beau et Riche Pays

« Il n’est pas d’abus dont quelqu’un ne vive », disait Cicéron. Il serait ainsi de la violation du droit à la propreté et à la dignité dans les amigos.


Par Jacques Mukonga


La constitution proclame : « Toute personne accusée d’une infraction est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie par un jugement définitif » (art 17) ; « La liberté individuelle est garantie. Elle est la règle, la détention l’exception » (art 17) ; « Tout détenu doit bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie, sa santé physique et mentale ainsi que sa dignité » (art 18).


Mais il prévaudrait, au contraire, une sorte de principe de « présomption de culpabilité ». Depuis, les O.M.P. semblent rivaliser en ingéniosité pour trouver « des indices sérieux de culpabilité » ou «  un risque de fuite » afin de s’ouvrir la voie à la détention préventive. Ensuite, cette restriction de liberté deviendrait négociable moyennant le versement d’une caution.


Tout est régulier jusque-là, tant que la somme est  remboursable. Mais la caution qui évite l’ incarcération prendrait, elle aussi, la liberté ! On ne la revoit plus.


Pour réussir cette entreprise, l’allié est le cachot, ou en parler belge, l’amigo. Un cachot est d’autant plus efficace qu’il est sale. D’où la culture des cachots sales : il y règne des odeurs nauséeuses. Ceux qui ne sont pas encore des condamnés sont traités comme des « damnés » ; ils y sont entassés. A la  porte, un garde perçoit une rançon pour les visites.


On est en droit de poser une question. Qui souhaiterait vraiment que les cachots cessent d’être l’ équivalent de centres de torture pour devenir de simples lieux de détention où l’humain en attente du jugement est humainement traité ?  Qui souhaiterait honorer les bons usages et la lettre de la Constitution ? Réponse : nul parmi ceux qui profitent de ces travers.


En attendant, du fond es cachots des voix de leurs frères humains crient : «UN PEU DE PROPRETE SVP » 


« Ce n’est pas parce qu’on craint de la commettre, mais parce qu’on craint de la subir que l’on blâme l’injustice » (Platon).

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