Les mines des Lundin sont dans les endroits les plus bizarres

Publié le par Grand Beau et Riche Pays

dimanche 15 avril 2007 http://congoreading.blogspot.com/2007/04/les-mines-des-lundin-sont-dans-les.html

Lundin Mining acquiert Tenke, qui a notamment des actifs en Afrique

VANCOUVER (PC) - La société Lundin Mining qui est de propriété canadienne et suédoise, a décidéc d' acheter Tenke Mining pour 1,4 milliard $, dans une transaction par échange d'actions. Tenke détient les gisements de cuivre et de cobalt Fungurume, en République démocratique du Congo, ainsi que d'importants actifs cuprifères et aurifères en Amérique latine. Le montant offert représente une prime de 31 % par rapport à la valeur de l'action Tenke, en moyenne des 20 dernières séances. Latribune.fr "Le projet Tenke Fungurume ajoutera une énorme valeur à notre entreprise et aux actionnaires", s'est félicité le PDG de Lundin, Karl-Axel Waplan, dont l'objectif est de faire entrer son groupe dans le club sélect des "majors" miniers mondiaux.FP Trading Desk The announced acquisition of Tenke Mining Corp. makes strategic sense for Lundin Mining Corp., (LMC) but don't expect upside anytime soon, according to UBS analyst Brian MacArthur. "Given [Tenke] currently has only development and exploration projects that do not earn a profit, the proposed deal would be dilutive to Lundin shareholders in the near-term as the post-deal Lundin share count would grow to roughly 389.9 million common shares (vs. roughly 285 million presently)," he said in a note to clients. Mr. MacArthur added that the deal probably won't be accretive to earnings until 2009, when production from the jewel of the deal, the high quality copper and cobalt asset Tenke Fungurune in the Republic of Congo, reaches upwards of 115,000 tonnes per annum.

Une autre mine est possible

CongoPage Arnaud Labrousse

http://www.congopage.com/article4601.html

...Les expertises de Frank Giustra sont appréciées par l’International Crisis Group (ICG), think tank dont il est membre du très restreint comité de direction. Pour l’ICG, classé au centre-gauche, mais dont le conseil d’administration compte le terrible Zbigniew Brzezinski, notre homme a « balisé le chemin » dans les années 90 « pour un boom mondial d’exploration et de développement » minier dans les « économies émergentes » – rien de moins. A la tête d’Endeavour « il a encore mené l’industrie minière vers un boom, initialement focalisé sur les mines d’or, mais suivi d’investissements dans d’autres métaux, le pétrole et le gaz ». ....
« “Si tu veux abattre un éléphant, il faut aller en pays éléphant, ce qui veut dire aller dans une des économies émergentes. […] Juste une fois, se plaint Giustra, juste une fois, j’aimerais que quelqu’un découvre un gisement en Toscane ou sur la côte d’Azur. Il semble que nous trouvions toujours des mines dans les endroits les plus bizarres” ».
Quelqu’un a dit la côte d’Azur ? Mais c’est précisément là où, il y a onze ans, Yorkton découvre un filon… chez Mobutu. Aux yeux de ces experts, un gigantesque gisement de cuivre (18 millions de tonnes de réserves) et de cobalt (1 million de tonnes) à un jet de pierre de Kolwezi – de triste mémoire – est le meilleur espoir de l’année 1996. Pour « ceux qui s’intéressent aux investissements spéculatifs à haut risque » difficile de faire mieux que le projet Tenke-Fungurume. Le Suédois Adolf Lundin, propriétaire de Consolidated Eurocan Ventures Ltd., basée à Vancouver, sort gagnant de ce qu’on va appeler une « procédure d’appel d’offres international restreint ». Frank Giustra et. al. lui trouvent 120 millions de dollars. Seul hic, en juillet le premier ministre Léon Kengo wa Dondo fait mine de regarder ailleurs : des gens de Cornucopia Resources Ltd, Inco Ltd. et Phelps Dodge Corp. sont conviés à Kinshasa juste pour discuter.
« Pourtant, William Rand, un des directeurs de Consolidated Eurocan a affirmé que M. Lundin a rencontré le président du Zaïre, Mobutu Sese Seko, à sa maison dans le sud de la France et a reçu des assurances que le président était content que M. Lundin soit impliqué dans le développement du projet. »
Si le président est content, Frank Giustra est content : « M. Giustra a dit que Yorkton a effectué sa due diligence et est satisfaite que ce soit M. Lundin et Consolidated Eurocan qui auront le projet ». Zaïre : même maréchal pendant 32 ans.
Africa Confidential rapportait jadis qu’un petit coup de fil de George Bush père, réputé ami de Lundin, aurait facilité la décision du Léopard. A vérifier.
En octobre 1996, quelques semaines après les premiers bombardements de Bukavu par une « rébellion » encore mal repérée, Giustra croit que Consolidated Eurocan, bientôt rebaptisée Tenke Mining Corp., est alors en position « de faire avancer ce projet vers la phase de pleine production ». Le deal comporte un paiement initial de 250 millions de dollars, ainsi que d’alléchantes exemptions fiscales. Il va sans dire que la société fera venir sa propre force de sécurité.
Comme les combats durent ! L’entreprenant Lundin est parmi les premiers mineurs à débarquer chez Kabila. En mars 1997 il le convainc, sans trop de difficultés, de ratifier le contrat signé quatre mois auparavant avec le régime grabataire. Lubumbashi tombe le 10 avril. Perle d’Adolf Lundin : « Il y a des moments dans l’histoire de l’activité minière quand on peut faire des deals comme ça à des conditions excellentes ».Mais le grand prix revient à M. Ted Webb. En avril 1997 le chairman de Tenke Mining ne voit dans la Première Guerre congolaise qu’« une tempête passagère » . Tenke est mis en sommeil deux ans plus tard. C’est en février 2007 que la compagnie sort sa première étude de faisabilité.
Il y a trois ans, une désagréable commission parlementaire du Congo nouveau a fourré son nez dans les affaires de Tenke. Dans leur rapport sorti en 2005, les enquêteurs examinant « la validité des conventions à caractère économique et financier conclues pendant les guerres de 1996-1997 et de 1998-2003 » s’énervaient que la société n’ait toujours pas levé sa déclaration de force majeure. Mesure qui « exposerait effectivement LUNDIN à remplir immédiatement tous les engagements financiers et de production, ce qu’elle n’est apparemment pas en mesure de faire ».Injuste. Lundin avait déjà dépensé beaucoup d’argent : à en croire la société – et pourquoi pas ? – pas moins de 38 millions de dollars, depuis 1996. Les parlementaires ne le contestent pas. Seulement, leur chiffre n’est pas le même :
« Selon les bilans approuvés par l’une des Assemblées Générales de la T[enke] F[ungurume] M[ining] SARL, LUNDIN a financé, à fin avril 2003, des travaux de prospection et de réalisation de l’Etude de Faisabilité pour un montant de USD 52.089.980 (intérêts inclus) [...] ».
La commission Lutundula rappelle que la Tenke Fungurume Mining Corp. SARL est une filiale du « Groupe LUNDIN HOLDINGS LIMITED, Société de droit bermudien, ayant son siège social à Cedar House, 41 Cedar Avenue, Hamilton HM12 (Bermudes) ». Elle aurait pu ajouter, pour l’anecdote, que Lundin Holdings Ltd. (Bermudes) est une filiale de Tenke Holdings Ltd. (Bermudes).On allait « vérifier les statuts de LUNDIN HOLDINGS LIMITED en vue d’établir si BERMUDES, son siège social, n’est pas un paradis fiscal qui pourrait conférer à LUNDIN un statut de société écran, off shore […]. »

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