Polygamie: ni Mukungubila, ni Kenyans

Publié le par Grand Beau et Riche Pays

Un droit est  reconnu et protégé. Un droit peut être réclamé ; il  peut être imposé de force par un jugement. La liberté à la vie privée permet des situations sans droit, mais sans protection.

 

12 mars 2014 Radio Okapi  Entrées illégalement en Zambie six des huit femmes du pasteur Mukungubila sont aux arrêts à Lusaka. Ils disent craindre la “persécution” en RDC et demandent l’asile.

 

21 mars 2014 AFP    Les députés kényans ont voté une loi permettant aux hommes d'épouser autant de femmes qu'ils le souhaitent, sans en toucher mot à leur première épouse. «Selon la loi coutumière, vous n'avez pas besoin de dire à votre épouse quand vous rentrez à la maison avec une deuxième ou une troisième femme. Toute femme que vous ramenez à la maison est votre femme». «A chaque fois qu'un homme rentre à la maison avec une femme, elle est considérée comme la deuxième ou la troisième femme»,

 

LES FAITS   Mukungubila ne peut transformer ses 8 femmes en épouses. Même dans la tradition, le débat kenyan n’aurait pas eu lieu au Congo où le candidat polygame avait l’ obligation de prévenir l’ épouse, par respect de cette dernière.

 

Au Kenya, la colonisation britannique et son système de indirect rule avait laissé aux communautés locales de gérer leurs propres coutumes. Au Congo Belge aussi. Mais en 1950, on avait estimé que la polygamie était contraire à l’ordre public et aux bonnes moeurs. Depuis, les unions polygamiques ne sont plus des mariages.

 

L’Indépendance a apporté à la fois un vent de fronde envers des lois coloniales et de retour aux moeurs ancestrales. Les nouveaux riches ont relancé les unions polygamiques avec le phénomène du “deuxième bureau”. Mais il n’y a jamais eu de rétablissement du mariage polygamique. Dans les faits, depuis 1987, il n’y a jamais eu de débat ni de proposition d’ amendement.

 

EN DROIT    En 1987, le Code de la Famille a reconnu les enfants nés hors mariage. C’était pour répondre à un nouveau droit universel des enfants. C’est ainsi même dans les pays occidentaux.  Mais la loi congolaise est restée claire : les mères des enfants sont “hors mariage”.

 

Le Code de la Famille a même renforcé le mariage monogamique avec le régime matrimonial de la communauté des biens et le droit du conjoint à hériter par réserve successorale.

 

Les textes de 1987 ne reconnaissent pas le mariage polygamique, bien au contraire :

Article 330 : Le mariage exige que les époux ne soient pas engagés dans un précédent mariage.

Article 408 :  La bigamie ( à fortiori la polygamie) est punie de servitude pénale et/ou d' amende

Article 412 : La polyandrie est interdite

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